Le conteur primordial mobilise déjà l’incertitude épique de Cervantès ; les distorsions du réel de Kafka ; les touffeurs langagières de James Joyce ; le majestueux détour de Faulkner autour d’une damnation originelle... Et, je ne veux pas vous faire de la peine, mais il m’est arrivé d’imaginer, à l’écoute de nos vieux contes, que ce cher Rabelais, ce père du langage, ce surgissement d’une catastrophe esthétique extrême, venait très certainement d’une plantation martiniquaise. Je crois que Rabelais est un conteur créole.
Patrick Chamoiseau
Discours inaugural de la Chaire d’écrivain en résidence, Sciences Po Paris, 27/01/2020
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Nous avons le plaisir de vous annoncer une lecture de
« Un peuple en petit »
(éditions Gallimard, 2009) de et par Oliver Rohe
le samedi 13 juin 2009 à 18h00 dans la librairie
Ein vollkommener Mensch ist ein kleines Volk. Novalis
Un lieu : Bochum, ville de la Ruhr où Karl a appris son métier d'acteur, et qu'il retrouve, vieillissant et amer, pour y jouer Mort d'un commis voyageur. Entre bilan et souvenirs, son regard désabusé se pose tour à tour sur les êtres chers dont les conflits l'ont séparé, sur ses propres échecs, et sur l'hypocrisie du monde qui l'entoure alors que la maladie le ronge.
Un nom : Personnage Deux. Il consacre des heures entières à la surveillance des menus évènements survenant dans son immeuble, et suit en cela la mission confiée par l'énigmatique voisin Serge, disparu depuis dans la nature. De toutes ses obsessions quotidiennes, c'est celle du langage, du jeu de correspondance entre les mots et leurs objets, qui confine peu à peu le Personnage Deux dans l'immobilité et l'aphasie d'un spectateur.
Une date : le 3 janvier 1979. Puis, sur une durée de dix ans, un scénario qui se répète : fuir, fuir sans cesse les milices et les bombardements, saisissant au passage, à travers les yeux d'un enfant, la cruauté d'une guerre civile. Le narrateur échappe dès qu'il le peut à la surveillance des deux personnages féminins – jamais nommés – qui l'emmènent dans leur fuite, et explore l'univers des armes, du football, et des filles...
Trois points d'accord dans ce texte polyphonique : l'humour, qu'il soit grinçant ou confine à l'absurde, y est toujours présent. L'enfer, aussi : Karl y descend, le Personnage Deux l'affronte chez les autres, le narrateur en fuite y passe ses saisons. Mais c'est surtout le langage, et toutes ses possibilités, qui sont au cœur de ce troisième roman fondateur d'Oliver Rohe, largement salué par la critique en ce début d’année 2009.
Né en 1972, Oliver Rohe vit et travaille à Berlin. Il quitte, dès 1990, le Liban en proie aux affrontements armés, pour gagner la France en compagnie de sa mère et sa sœur. Son premier roman, Défaut d’origine (éditions Allia, 2003), évoque précisément, sous forme de monologue intérieur, un voyage de retour d’exil. Un deuxième roman, Terrain vague, paraît en 2005 chez le même éditeur. Il est également chroniqueur littéraire pour l’émission culturelle Ça balance à Paris de la chaîne Paris-Première, et l’un des fondateurs de la revue littéraire et philosophique Inculte, devenue également maison d’édition.
Lecture en français et en allemand en présence de la traductrice Katja Roloff.
Entrée : 2,50 € (tarif réduit 1,50 €)
Sur réservation
Nous avons le plaisir de vous annoncer une lecture de
« Saint-Denis bout du monde »
(éditions de l’Aube, 2008)
de et par Samuel Zaoui
le samedi 25 avril 2009 à 18h00 dans la librairie (sur inscription)
Un événement vient brutalement troubler la fière ascension de Souhad, trente-sept ans, agrégée de lettres classiques, quand son père immigré algérien décide soudain de rentrer au bled et lui demande d'arroser les plantes dans son pavillon de Saint-Denis. Jeune femme impulsive et parfaitement intégrée, elle profite de cette parenthèse inattendue pour observer attentivement les vieux Arabes de Saint-Denis, assis sur des bancs publics pour mieux plonger dans leurs souvenirs. Et se retrouve, quelques heures et rencontres plus tard, partie dans une camionnette conduite par un grand Noir taciturne avec trois de ces petits vieux, pour un voyage parfaitement improbable sur les traces de son père et sa mère qu’elle n’a pas vus depuis vingt-deux ans…
Samuel Zaoui, né à Paris en 1967, est enseignant en sciences sociales en Seine Saint-Denis où il aime vivre et travailler. Passionné de mécanique, d'écriture et d'utopie politique, il partage sa vie d’hyperactif (quand il n'enseigne pas) entre matinées consacrées à l'écriture et après-midi à sa passion pour les motocyclettes. Il a fait paraître un deuxième roman intitulé « Omnivore » dans la collection L’Aube noire en mars 2009.
Entrée : 2,50 € (tarif réduit 1,50 €)
Sur réservation
Nous avons le plaisir de vous présenter dans le cadre de la première édition du Printemps des Poètes Berlin 2009
« Prompt poetisch polyglott »
4 poètes, 5 langues, 1 lecture
le mercredi 11 mars 2009 à 19h00 dans la librairie
Entrée : 2,50 € (tarif réduit 1,50 €), sur réservation.
Pluralité et différence sont les muses présidant à la rencontre "prompte, poétique et polyglotte" de ce collectif de quatre poètes pour une lecture en cinq langues: Ricardo Domeneck (São Paulo /Berlin), Odile Kennel (Berlin), Sandra Santana (Madrid) et Damien Spleeters (Bruxelles/Paris) n'ont d'autre programme que de mettre en cause la notion de frontière(s) entre les traditions littéraires, entre production et traduction, entre texte et voix. Car c’est bien de poésie d’aujourd’hui qu’il s’agit, qui s'écoute dans tous les sens, et au-delà du sens proprement dit.
Ricardo Domeneck est né près de São Paulo et vit actuellement à Berlin. Auteur de plusieurs recueils de poésie dont "Carta aos anfíbios" (2005) et "a cadela sem Logos" (2007), il inclut tout aussi bien la poésie sonore que le film vidéo dans son travail. Il est co-éditeur de la revue Hilda Magazine (Allemagne) et Modo de Usar & Co. (Brésil).
http://www.myspace.com/ricardodomeneck
Odile Kennel est née d'un jumelage franco-allemand dans le sud-ouest de l'Allemagne et vit à Berlin. Elle a publié la nouvelle "Wimpernflug" en 2000, ainsi que des poèmes et de la prose dans des revues comme EDIT, sprachgebunden, La mer gelée. Elle a traduit entre autres vers l'allemand les poètes Jean Portante, Adília Lopes et Arnaldo Antunes.
Sandra Santana est né à Madrid où elle vit actuellement. Elle a publié les recueils de poésie "Marcha por el desierto" (2005) et "Es el verbo tan frágil" (2008) et est co-fondatrice du collectif El Águila Ediciones qui s'investit dans la poésie et les médias alternatifs. Avec Miguel Álvarez-Fernández, elle collabore à des manifestations de poésie sonore et des installations.
http://sandrasantana.wordpress.com
Damien Spleeters est né à Charleroi (Belgique) et vit actuellement à Paris. Il a publié le roman "Transere" en 2006, les livres-poème "AMEN" (2005) et "ouroboros" (2008) ainsi que "La Prophétie" (théâtre) en 2008. Il a participé a des festivals de poésie à Bruxelles, Paris, Berlin, et au Québec.
En hommage à ce premier Printemps des poètes berlinois, la librairie présentera une collection de livres de commerce équitable venus d’Amérique Latine, comme par exemple ceux des éditions Eloisa Cartonera de Buenos Aires. L'objectif de ce type d’édition est d'ouvrir un marché aux éditeurs et labels alternatifs et de promouvoir ainsi des auteurs et des collectifs en dehors des réseaux de distribution conventionnels.
Nous avons le plaisir de vous présenter en collaboration avec Alain Jadot
"Motus" une exposition de photographies de Jim Sumkay
du jeudi 26 février au vendredi 6 mars 2009
(projection permanente dans l’espace lectures de la librairie)
Entrée libre, aux heures d’ouverture de la librairie
« Jim Sumkay, né en 1954 à Liège, a pratiqué le dessin à l’École des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège avant de devenir éducateur. Récemment converti à la photographie, c’est à marche forcée que ce photoreporter humaniste de proximité pratique la mise en images du quotidien. Disponible, opiniâtre, il va à la rencontre des gens et met toute son énergie dans une chronique ordonnée, permanente, à propos de ce qu’il vit, de ce qui se passe (ou ne se passe pas) là où il se trouve.
Au milieu de la fête foraine, sur un chantier, à la sortie de l’église, dans les quartiers populaires, à la terrasse d’un café chic, tout l’intéresse, les enfants, les vieux, les amoureux, les chiens, les chats... Chaque image est soigneusement datée et le lieu identifié. Ce qui en fait une entreprise d’utilité publique, car s’il « prend » l’image des gens, c’est pour la leur renvoyer, en miroir, très vite et si possible dans le contexte. En l’affichant sur des palissades, ou dans un Centre hospitalier, dans une chapelle, aux Francofolies de Spa, en grand format à Aachen, dans les vitrines des commerçants, sur le site web de l’Université de Liège, ou encore à Flémalle, Huy, Eupen, Poitiers, Paris,
New Orleans, Berlin, etc. »
Extrait d’un texte de Georges Vercheval sur le site de Culture et Démocratie, décembre 2008.