Avenir et passé n'ont pas beaucoup de sens, ce qui compte, c'est le devenir-présent : la géographie et pas l''histoire, le milieu et pas le début ni la fin, l'herbe qui est au milieu et qui pousse par le milieu, et pas les arbres qui ont un faîte et des racines. [...] Fuir, ce n'est pas du tout renoncer aux actions, rien de plus actif qu'une fuite. C'est le contraire de l'imaginaire. C'est aussi bien faire fuir, pas forcément les autres, mais faire fuir quelque chose, faire fuir un système comme on crève un tuyau. [...] Fuir, c'est tracer une ligne, des lignes, toute une cartographie.
Gilles Deleuze / Claire Parnet
extrait de Dialogues, éditions Flammarion, 2008
Sitaudis.fr : Revue off
Morton Feldman For Bunita Marcus de Guillaume Belhomme par François Huglo 02/06/2023
Marie de Quatrebarbes, Vanités par Tristan Hordé 31/05/2023
Yves Bonnefoy, Œuvres poétiques complètes, (2) par Sylvain Martin 27/05/2023
du9 : L'autre bande dessinée
Voyage vers le Nord 25/05/2023
Heliocentric 24/05/2023
Tops 24/05/2023
Dernière minute : la lecture-présentation de Ken Bugul est annulée
Nous avons le regret de vous annoncer que la lecture-présentation de Ken Bugul qui devait avoir lieu samedi 7 mai à librairie, est annulée pour des raisons indépendantes de notre volonté.
L'auteure étant retenue à Dakar pour des raisons administratives, nous réservons l'éventualité de l'accueillir prochainement !
♦♦♦
« Écrire, c’est éblouir les sens, et les sens n’ont pas de couleurs »
une lecture-présentation de
Ken Bugul
le samedi 7 mai 2016 à 19 h 00 à la librairie
(sur réservation) >> REPORTÉ
Photo Ken Bugul - DR
Figure féminine de la littérature francophone, Ken Bugul a su imposer au fil de ses romans une grande maîtrise de la langue française et une intransigeante attention portée au respect de l’énoncé des signifiés de sa langue originelle, le wolof, son œuvre faisant pour cela référence dans le domaine des études de linguistique.
Née sous le nom de Mariétou Mbaye en 1947 dans un village isolé du Sénégal, Ken Bugul a connu une enfance difficile qui lui a inspiré son nom de plume signifiant en wolof « personne n’en veut ». Après des études supérieures démarrées en 1971 en Europe, elle rentre seule et pauvre au Sénégal et ère dans Dakar durant deux ans, fréquentant les marginaux, les mendiants, les prostituées et les artistes. Son roman « Riwan ou le chemin de sable » sera récompensé par le prestigieux Grand Prix littéraire de l’Afrique noire et figure figure au palmarès des cent meilleurs livres africains du 20e siècle établi par le Harare Book Fair de 2000.
En conversation avec Eric Van Grasdorff de l’association AfricAvenir, Ken Bugul reviendra sur ses trente ans de carrière littéraire par la lecture d’extraits de trois de ses romans, « Le baobab fou » (NEA, 1981), « Riwan ou le chemin de sable » (Présence Africaine, 1999) et « Aller et retour » (Athéna, 2014).
Le Baobab fou est l’histoire d’une petite fille en mal de mère qui grandit à l’ombre d’un baobab séculaire. Petite dernière un peu en marge, elle découvre l’école française, chemin de traverse qui va la mener aux études supérieures et au grand départ pour le « Nord référenciel, le Nord Terre promise ». (Version allemande : Die Nacht des Baobab. Unionsverlag, Zürich, 1985. Traduction : Inge M. Artl.)
Riwan ou le chemin de sable est le récit bouleversant de destins croisés de femmes africaines tiraillées entre les notions de relations monogamiques « modernes » ou polygamiques « traditionnelles ». Un sujet sur lequel jamais une romancière africaine n’est allée aussi loin, projet d’une assomption totale de la féminité. (Traduction allemande en cours, parution en automne 2016 chez AfricAvenir.)
Aller et retour aborde le destin de sa protagoniste mutilée, à la recherche de sa tête et de celle d’un pays à l’indépendance falsifiée. Périple à travers le Dakar prometteur et pourtant déjà dégradé des années 1980 qui mène à la rencontre des rêveurs de vrais rêves. (Traduction allemande en cours, parution en automne 2016 chez AfricAvenir.)
La section allemande d’AfricAvenir est née du travail international de
la Fondation AfricAvenir International à Douala au Cameroun. D’abord
organisée par un groupe d’étudiant-e-s de l’Institut de Sciences
Politiques à l′Université Libre de Berlin, elle est inscrite en janvier
2004 au registre des associations sous le nom d’AfricAvenir
International e.V. et devient ainsi une véritable association d’intérêt
général indépendante des pouvoirs politiques. AfricAvenir International
e.V. crée des espaces afin de permettre la production et la transmission
de savoirs africains et diasporiques. Sa base de travail réside
dans la mise en œuvre d'une prise de conscience et d'un changement de
perspective selon les conceptions du « Critical Whiteness », offrant une palette d’événements interdisciplinaires dans les domaines
de l’éducation culturelle et politique.
Entrée : 5 €/tarif réduit 3,50 €
(Sur réservation)
Nous avons le plaisir de vous présenter
« Les tiroirs de l’exil »
(éditions du Bord de l’Eau, 2015)
une lecture-présentation de
Norman Manea
le samedi 23 avril 2016 à 19 h 00 à la librairie
(sur réservation)
© photo : Iván Giménez - Tusquets Editores
Trente ans après son premier séjour à Berlin, Norman Manea revient dans la capitale allemande pour y présenter un livre encore inédit en allemand, Les tiroirs de l’exil. Dialogue avec Leon Volovici, paru aux éditions du Bord de l’Eau en 2015.
Romancier et essayiste d’envergure internationale, écrivain juif de langue roumaine né en 1936, Norman Manea recueille dans ce livre différents documents, entretiens et essais centrés sur ses rapports à la judaïté. Enfant rescapé des camps d’extermination de Transnistrie, contraint à l’exil en 1986, Manea aura vu toute son existence bouleversée par une identité juive qu’il n’a pourtant jamais mise en avant mais en laquelle il trouve surtout des points de comparaison avec la condition de l’écrivain, sinon avec toute la condition humaine.
Véritable littérature de tiroir d’un exilé, intense document datant des années de brutale dégradation de la situation de l’auteur en Roumanie, alors qu’il était attaqué ou trahi par de nombreux intellectuels pour avoir critiqué le nationalisme ambiant, Les tiroirs de l’exil est paru en 2008 en Roumanie et a été enrichi, dans son édition française, d’un long appendice consacré aux rapports entre antisémitisme et communisme.
À partir d’une lecture de ces textes par leur traducteur Nicolas Cavaillès, Norman Manea évoquera chez Zadig ses liens avec Berlin, avec la Roumanie, avec la Mitteleuropa dont il est originaire (celle d’Imre Kertész et Paul Celan), mais aussi avec Israël et New York, où il vit depuis 1988.
Né en 1981, Nicolas Cavaillès est l’éditeur de Cioran dans la Pléiade, et l’auteur de plusieurs livres et essais. Il travaille depuis une dizaine d’années comme traducteur du roumain.
Entrée : 4 €/tarif réduit 3 €
(Sur réservation)
Nous avons le plaisir de vous présenter
Pourquoi le saut des baleines
(éditions du Sonneur, 2015)
Une lecture de Nicolas Cavaillès
le samedi 13 février 2016 à 19 h à la librairie (sur réservation)
Entrée : 4 € (tarif réduit 3 €)
Photo N. Cavaillès 2015 (DR)
Nous ignorons pourquoi les baleines et autres cétacés effectuent parfois ces sauts stupéfiants au-dessus des mers et des océans, mais les hypothèses ne manquent pas, elles se renforcent même du seul fait que la question n’a pas été tranchée. On dit qu’elles bondissent dans les airs pour déglutir, se débarrasser de leurs parasites, communiquer, séduire en vue d’un accouplement, pêcher en gobant, chasser en catapultant, fuir des prédateurs sous-marins comme l’espadon ou le requin, s’étirer, s’amuser, en imposer, ou encore ponctuer un message, une attitude. Aucune de ces explications ne convainc : fâcheusement partielles ou intolérablement saugrenues, toutes ont été contestées. Comme c’est le cas face aux grandes interrogations métaphysiques, elles semblent toutes buter contre l’étroitesse du cerveau et de l’imagination qui les échafaudent. La question serait-elle insoluble ?
Court ouvrage qui tient autant de l’essai cétologique que de la fantaisie littéraire, Pourquoi le saut des baleines s’attaque à l’un des mystères les plus coriaces et les plus fascinants du règne animal : les bonds prodigieux qu’effectuent parfois les grands cétacés hors de l’eau. Beaucoup d’hypothèses ont été formulées à ce sujet par les biologistes du comportement, aucune n’a convaincu. L’auteur explore une piste personnelle et théorise sur ce que les baleines se tordant au-dessus de l’océan doivent à l’ennui et à l’absurde ; il invite à considérer leur saut comme une victoire sur l’insupportable et comme une manifestation exemplaire de la plus haute des libertés.
Nicolas Cavaillès, né en 1981 à Saint-Jean-sur-Veyle, réside à Berlin.
Docteur ès lettres, spécialisé en littérature française du XXe siècle, il s’est intéressé aux rapports entre écriture et philosophie à partir des manuscrits de Cioran, dont il a édité les œuvres françaises dans la Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard, 2011). Traducteur du roumain, il est également l’auteur de plusieurs essais de critique littéraire, dont Cioran malgré lui. Écrire à l’encontre de soi (CNRS Éd., 2011), et L’Élégance et le Chaos. Correspondance de Catherine Pozzi (Non Lieu, 2011). Depuis 2013, il dirige la maison d’édition Hochroth-Paris, dédiée à la poésie.
Aux éditions du Sonneur ses deux premières parutions ont été primées : Vie de monsieur Leguat, paru en 2013, a reçu le Goncourt de la nouvelle 2014 et Pourquoi le saut des baleines le prix Gens de mer 2015, délivré lors du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo.
Nous avons le plaisir de vous présenter
« Le Messager de Hesse »
(éditions Pontcerq, 2011, réédition bilingue 2015)
Une relecture de Büchner
par Frédéric Metz
avec l'aimable contribution
de Guillaume Burnod
et Antoine Marique
le samedi 12 décembre 2015 à 19 h 00 à la librairie
(sur réservation)
On extorque au nom du Staat, les extorqueurs en appellent au gouvernement et le gouvernement dit que cela est nécessaire pour maintenir l’ordre dans le Staat. Mais quelle chose énorme-gewaltig est-ce donc que cela : le Staat ? Quand un certain nombre de gens habitent dans un pays et qu’il y a des ordonnances ou des lois, auxquelles chacun doit se conformer, on dit qu’ils forment un Staat. Le Staat, c’est donc tous ; les instances qui créent l’ordre dans le Staat sont les lois par lesquelles le bien-être de tous est assuré et qui doivent provenir du bien-être de tous. — Voyez maintenant ce que, dans le grand-duché, on a fait du Staat ; voyez ce que cela veut dire, maintenir l’ordre dans le Staat ! 700 000 personnes paient six millions pour cela, c’est-à-dire qu’on fait d’eux des chevaux de trait, du bétail de charrue, afin qu’ils vivent dans l’ordre. Vivre dans l’ordre, cela veut dire souffrir de faim et être équarri. Qui sont-ils donc ceux qui ont fait cet ordre et qui veillent pour que cet ordre se maintienne ?
« Le Messager de Hesse fut d’abord un tract diffusé la nuit durant l’été 1834, de village en village, en Hesse grand-ducale, pour le cacher aux fenêtres des paysans et que ceux-ci le trouvent à l’aube, à l’ouverture des volets sur le jour. On sait par un témoignage qu’un tout jeune compagnon-boulanger – Arnold Wendel, dix-sept ans, élève du pasteur Weidig qui avait coécrit le tract – en fit lecture à un groupe de paysans employés au battage. Il n’est pas impossible que les mois d’été aient été arrêtés précisément pour cette raison qu’alors, au temps des moissons, la diffusion du tract serait facilitée : récoltes et battages seraient l’occasion d’une propagation collective – et orale... »
Outre la réédition en 2015 de ce magnifique livre bilingue faisant prendre une nouvelle ampleur à son travail de 2011, le traducteur et passeur Frédéric Metz nous propose de clôturer l’année en explorant la matière sonore d’un texte inouï, mais aussi de réhabiliter la verve politique du tout jeune étudiant en médecine de Giessen qu’était Georg Büchner, figure de la pensée européenne, radicalisé à Strasbourg en 1832 et 1833, qui sut puiser à l’énergie des révolutionnaires français tout autant qu’aux ressources de la langue de Luther...
Frédéric Metz est l’auteur de Les Yeux d’Œdipe (inutiles, sauvés) (2012) et de la trilogie conséquente Georg Büchner. Biographie générale (2013). Il est membre de l’Institut de démobilisation, créé à Rennes en 2005, structure collective qui a publié notamment Thèses sur le concept de grève (éditions Lignes, 2012), récemment traduit en espagnol (Artefact, 2014) ; ainsi que plusieurs pamphlets sous l’appelation flugblatts-tracts : Relevé des textes apparaissant sur l’écran du film de R. W. Fassbinder, La troisième génération (2011) ; Lettre à Paul Hutin, père fondateur de la dynastie des Lariflette (2012) ; Sécurité générale. La liquidation de l’alcool (2012), Eleusis-management (2015).
Guillaume Burnod est enseignant, écrivain et traducteur.
Antoine Marique est historien des idées et chansonnier.
Entrée 4,- € / Réduit 3,- €
(Sur réservation)