Je ne sers à rien […]. Je suis incapable d’élever des porcs. Je n’ai aucune notion sur la fabrication des saucisses, des fourchettes ou des téléphones portables. Tous ces objets qui m’entourent, que j’utilise ou que je dévore, je suis incapable de comprendre leur processus de production. Si l’industrie devait s’arrêter, si les ingénieurs et techniciens spécialisés venaient à disparaître, je serais incapable d’assurer le moindre redémarrage.
Michel Houellebecq
extrait de Les Particules élémentaires, Éditions Flammarion, 1999
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Nous avons le plaisir de vous présenter
à l'occasion des 15 ans de la librairie
« Avant que les ombres s'effacent »
(éditions Sabine Wespieser, 2017)
une lecture-présentation de
Louis-Philippe Dalembert
en présence de son éditrice
Sabine Wespieser
le vendredi 7 décembre 2018 à 19 h à la librairie (sur réservation)
Dans le prologue de cette saga conduisant son protagoniste de la Pologne à Port-au-Prince, l’auteur rappelle le vote par l’État haïtien, en 1939, d’un décret-loi autorisant ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à tous les Juifs qui en formuleraient la demande.
Avant son arrivée à Port-au-Prince à la faveur de ce décret, le docteur Ruben Schwarzberg fut de ceux dont le nazisme brisa la trajectoire. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d’Haïtiens, il a tiré un trait sur son passé. Mais quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que sa petite-cousine Deborah accourt d'Israël parmi les médecins du monde entier, il accepte de revenir sur son histoire.
Pendant toute une nuit, sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l’ont amené là. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance à Łódź en 1913, son enfance et ses études à Berlin – où était désormais installé l'atelier de fourrure familial –, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938 et l'intervention providentielle de l’ambassadeur d’Haïti. Son internement à Buchenwald ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d’asile, mais refoulé vers l’Europe ; son séjour enchanteur dans le Paris de la fin des années trente, où il est recueilli par la poétesse haïtienne Ida Faubert, et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues.
Avec cette fascinante évocation d'une destinée tragique dont le cours fut heureusement infléchi, Louis-Philippe Dalembert rend un hommage tendre et plein d’humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l’histoire trouvèrent une seconde patrie.
Photo Louis-Philippe Dalembert © Laurence Lamoulie
Louis-Philippe Dalembert est né en 1962 à Port-au-Prince et vit à Paris. Il a publié depuis 1993 chez divers éditeurs, en France et en Haïti, des nouvelles (au Serpent à plumes dès 1993 : Le Songe d’une photo d’enfance), de la poésie, des essais (chez Philippe Rey/Culturesfrance en 2010, avec Lyonel Trouillot : Haïti, une traversée littéraire) et des romans (les derniers en date, au Mercure de France : Noires blessures en 2011 et Ballade d’un amour inachevé en 2013). Professeur invité dans diverses universités américaines, il a été pensionnaire de la Villa Médicis (1994-1995), écrivain en résidence à Jérusalem et à Berlin, et a été lauréat de nombreux prix dont le prix RFO en 1999, le prix Casa de las Américas en 2008 et le prix Thyde Monnier de la SGDL en 2013. Il est en ce moment même invité de l'Université libre de Berlin pour la saison 2018-2019 au titre du programme Samuel-Fischer-Gastprofessur für Literatur.
Photo Sabine Wespieser © Philippe Matsas/Leemage/Editions Sabine Wespieser
Sabine Wespieser, née en 1961, a enseigné les lettres classiques dans l'Est de la France avant d'entrer, en 1987, aux éditions Actes Sud, où elle a créé la collection Les Belles Infidèles, puis dirigé la collection de poche Babel de 1989 à 1999. En tant qu'éditrice elle y a publié, outre les titres de la collection Babel, des auteurs comme Vincent Borel, Michèle Lesbre, Muriel Cerf, Amadou Hampâté Bâ ou Joyce Mansour, tout en supervisant des collections d'essais sur le paysage, le cinéma, la musique ou la danse. En 2001 elle crée sa propre maison d'édition à l'enseigne d'une licorne, structure indépendante qui publie des textes de fiction française et étrangère à la cadence d'une dizaine de titres par an. Sabine Wespieser éditeur a publié et fait reconnaître, entre autres : Léonor de Récondo, Vincent Borel, André Bucher, Michèle Lesbre, Yanick Lahens, Diane Meur, Zahia Rahmani, Tariq Ali, Duong Thu Huong, Nuala O'Faolain, Takis Theodorópoulos, Catherine Mavrikakis, François Jonquet. Elle a obtenu le prix Femina étranger en 2006 pour L’Histoire de Chicago May de Nuala O’Faolain, le Grand Prix des lectrices de Elle en 2007 pour Terre des oublis de Duong Thu Huong, le prix Femina 2014 pour Bain de lune de Yanick Lahens, le prix des Libraires et le prix RTL/Lire 2015 pour Amours de Léonor de Récondo, ainsi que le prix France Bleu/Page des libraires et le prix Orange pour Avant que les ombres s’effacent de Louis-Philippe Dalembert.
Entrée : 4 €/tarif réduit 3 €
(Sur réservation)