Les drames sont à l’Histoire ce que les mots sont à la pensée, on ne sait jamais s’ils la façonnent ou s’ils se bornent à la refléter.
Amin Maalouf
Extrait de Le Premier Siècle après Béatrice, Éditions Grasset, 1992
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Nous avons le plaisir de vous présenter
Une lecture/rencontre de
Vincent Platini et Alban Lefranc
Le samedi 13 décembre 2014 à 19 h à la librairie (sur réservation)
On s’est beaucoup amusé sous la dictature nazie : plus le pays s’est enfoncé dans la folie et les massacres, plus les loisirs s’y sont multipliés. Le Reich étant une société de consommation comme les autres, rêvant des mêmes plaisirs, le divertissement y imposait les vues du régime et permettait de s’enivrer, de s’aveugler face à la catastrophe, mais autorisait aussi de petites subversions. Tout ce qui n’était pas considéré comme de la littérature a pu ainsi bénéficier de quelques latitudes, tels les romans policiers, la science-fiction, l’humour ou le sport, mais aussi les films d’aventures ou la culture automobile qui ont pu être le creuset d’une dissidence voilée, d’une micro-résistance du quotidien. C’est ce que Vincent Platini, enseignant-chercheur à la Freie Universität de Berlin, démontre dans son essai paru aux éditions La Découverte en 2014, Lire, s’évader, résister. Essai sur la culture de masse sous le Troisième Reich.
Vincent Platini DR
La langue du Troisième Reich n’a quant à elle pas disparu avec la chute du régime, et a été transmise aux enfants de l’après-guerre. Mais comment se débarrasser de la langue des pères criminels ? C’est une des questions que pose le roman d’Alban Lefranc, Si les bouches se ferment (éditions Verticales, 2014), qui décrit les souffrances du jeune Bernward Vesper, écrivain frayant avec Gudrun Ensslin de la future RAF, mais surtout fils de Will Vesper, écrivain célébré par les nazis. En un style tranchant, aux réminiscences shakespeariennes, Alban Lefranc touche une blessure que la culture de masse n’a fait que travestir. Entre le Reich et la démocratie, la rupture s’est-elle vraiment faite, en dépit du mythe de la Stunde Null et du miracle d’après-guerre ?
Alban-Lefranc © Catherine Hélie
En annexe de ce dialogue croisé sera présenté un troisième ouvrage, Krimi. Une anthologie du récit policier sous le IIIe Reich, qu’a fait paraître Vincent Platini aux éditions Anacharsis en 2014, réhabilitant, de manière inédite en Allemagne, des auteurs policiers qui durent s’acclimater de diverses manières aux injonctions officielles, usant parfois de citations paraphrasées d’écrivains dits « dégénérés », et qui payèrent pour certains de leur vie cette contrebande idéologique, tels des écrivains juifs comme Michael Zwick, ou des résistants comme Adam Kuckhoff et John Sieg.
Avec le soutien de l’Institut français Deutschland
Entrée : 4 € (tarif réduit 3 €)
Sur réservation
Nous avons le plaisir de vous présenter
Une lecture-dédicace exclusive de
Dany Laferrière
de l’Académie française
Le samedi 29 novembre 2014 à 19 h à la librairie
(sur réservation)
Né en 1953 à Port-au-Prince (Haïti), Dany Laferrière quitte son pays pour Montréal à l’âge de 23 ans. Neuf ans plus tard, son premier roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, connaît un succès immédiat. Best-seller, traduit en plusieurs langues et adapté au cinéma, ce roman a initié un bouquet de dix livres formant ce qu’il nomme « Une autobiographie américaine ». Depuis lors, Laferrière a écrit une vingtaine de livres (romans, essais, récits) traduits en 15 langues, dont l’anglais, le japonais, le chinois, l’italien, le polonais. Parallèlement à l’écriture, Laferrière mène une carrière de journaliste et de chroniqueur (presse, télévision, radio). Il a également scénarisé et réalisé plusieurs films. Élu le 12 décembre 2013 à l’Académie française, il a été nommé Officier de l’Ordre national du Québec en 2014 et partage aujourd’hui sa vie entre Montréal, Port-au-Prince et Paris.
Son livre L’Art presque perdu de ne rien faire, (éditions Boréal et Grasset, 2014), est une compilation de savoureuses chroniques d’art de vivre, de rêverie et de lecture, qui furent diffusées en leur temps sur Radio-Canada.
L’Énigme du retour (2009), dont il lira également des extraits, a reçu de nombreuses distinctions, dont en 2009 le prix Médicis et le Grand Prix du livre de Montréal, puis en 2010 le Grand Prix littéraire international Metropolis bleu et le Prix des libraires du Québec. Pour sa traduction allemande réalisée par Beate Thill il a reçu le 3 juillet 2014 le Prix international de littérature de la Maison des cultures du monde à Berlin (éditions Wunderhorn, sous le titre Das Rätsel der Rückkehr).
À l’invitation de la Humboldt-Universität zu Berlin
et avec le soutien de l’Institut français Deutschland
Entrée : 4 € (tarif réduit 3 €)
Sur réservation
Nous avons le plaisir de vous présenter une lecture-présentation de
Jean-Paul Michel et les éditions William Blake & Co.
Le samedi 15 novembre 2014 à 19 h à la librairie
(sur réservation)
Jean-Paul Michel, poète-éditeur né en 1948 en Corrèze, a voué sa vie à des signes. Prosateur engagé, professeur de philosophie inspiré, il a, l’année de ses 18 ans, fait deux rencontres décisives : l’une avec André Breton sur la fin de ses jours, prélude à un échange qui se prolongea quelques mois, et l’autre avec une vieille presse à bras – dite presse de Gutenberg – dont il ne s’est jamais défait depuis.
Le choix du nom de sa maison d’édition bientôt quarantenaire, William Blake and Co., fait explicitement référence au poète et graveur anglais William Blake (1757-1827) qui a, pendant sa vie entière, produit lui-même, matériellement, tous ses livres. Retrouvant en Occident la relation originelle de l’acte d’écrire et de l’acte de publier, il illustrait ses poèmes, les gravait, les imprimait et les diffusait un à un, rassemblant ainsi en une seule personne, inséparablement, les figures du poète, du graveur, de l’imprimeur, de l’éditeur et du libraire.
C’est sous le signe du désir continué de cette unité de pensée, de poésie, d’existence et d’action que Jean-Paul Michel a nourri un catalogue d’œuvres de création comme d’œuvres de référence dont la diversité ne compromet jamais la visée profonde : ne publier rien que de subjectivement nécessaire, écrit dans une forme rigoureuse, et qui n’ait été tourné avec énergie vers la plus grande vérité et la plus grande beauté possibles.
Plusieurs des plus grands auteurs contemporains ont tenu à publier à l’enseigne William Blake and Co., où leurs œuvres voisinent avec des classiques introuvables, des traductions et la littérature en train de se faire : un catalogue aimé des libraires, des bibliothécaires et des lecteurs ou figurent Jacques Derrida, Philippe Lacoue-Labarthe, Jean-Luc Nancy, Yves Bonnefoy, Pierre Bergounioux, Mathieu Bénézet, Mohammed Khaïr-Eddine, Alexandre Hollan, entre autres noms.
Une lecture-présentation co-animée par
Ginka Steinwachs et Alain Jadot
Avec le soutien de l’Institut français Deutschland
Entrée : 4 € (tarif réduit 3 €)
Sur réservation
Nous avons le plaisir de vous présenter une lecture de
« Les Vrais Paradis »
(Sabine Wespieser éditeur, 2014)
de et par
François Jonquet
Le samedi 10 mai 2014 à 19 h 00 à la librairie
(sur réservation)
Au tournant des années 80, un jeune homme découvre la vie dans une discothèque. Cet ancien théâtre, transformé en temple de la disco, il va en faire un fabuleux terrain de jeu, de séduction et d’expérimentation. Chaque soir, il part se perdre dans un labyrinthe hédoniste qui ouvre grand sur l’imaginaire.
Dans le sillage du narrateur, Les Vrais Paradis restitue un moment de grâce, sorte de Movida française, évoquée ainsi par Gilles Châtelet : « Décidément, qui n’aura pas connu la fin des années 70 n’aura pas connu la douceur de vivre, ce frisson d’escarpolette où l’Histoire balance entre un Ancien Régime et les fracas d’une révolution. »
Suit le moment charnière où le jeune homme assiste au basculement d’un monde et à la naissance du nôtre.
Tour à tour initiatique puis crépusculaire, ce roman marque le passage de l’adolescence à la jeunesse, d’un milieu à un autre, des couloirs aux coulisses, du music-hall au cirque, de la fête au drame. C’est l’entrée des artistes, des masques, des drogues, des fantômes.
Les Vrais Paradis est aussi un salut au vieux Paris, celui de Baudelaire et de Lautréamont, des surréalistes et d’Alain Pacadis, d’Édith Piaf, de Coluche.
Critique d’art, critique de cinéma, essayiste, François Jonquet collabore notamment à Art Press et est membre de l’Association internationale des critiques d’art. Il a publié en 2001 une biographie de Jenny Bel’Air, figure mythique des nuits parisiennes (Pauvert). Son ouvrage consacré aux artistes contemporains britanniques Gilbert & George (coédition Phaidon-Denoël, 2004) a connu un succès international. Il est également l’auteur des Années Palace, un documentaire diffusé sur France 5 en 2005. Chez Sabine Wespieser éditeur, il a publié un roman, Et me voici vivant (2006) et un récit, Daniel (2008), hommage au comédien Daniel Emilfork. Depuis 2008, il vit entre Paris et Berlin.
Entrée : 4 € (tarif réduit 3 €)
Sur réservation