Le conteur primordial mobilise déjà l’incertitude épique de Cervantès ; les distorsions du réel de Kafka ; les touffeurs langagières de James Joyce ; le majestueux détour de Faulkner autour d’une damnation originelle... Et, je ne veux pas vous faire de la peine, mais il m’est arrivé d’imaginer, à l’écoute de nos vieux contes, que ce cher Rabelais, ce père du langage, ce surgissement d’une catastrophe esthétique extrême, venait très certainement d’une plantation martiniquaise. Je crois que Rabelais est un conteur créole.
Patrick Chamoiseau
Discours inaugural de la Chaire d’écrivain en résidence, Sciences Po Paris, 27/01/2020
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du9 : L'autre bande dessinée
Jean Lourdelle dit Thomas 02/05/2024
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Au bonheur des dames 29/04/2024
Rapport sur nous
Dans ce train qui revient de Berlin au lendemain de cette folle période de la chute du mur, un homme et une femme se rencontrent. Immédiatement, la fusion de leurs désirs communs les fait emménager ensemble, avoir un enfant, et les transporte vers la construction de leur histoire, de cette première personne du pluriel qui prend la place du
« je » individuel.
Mais jusqu´où peut- on réellement renoncer à son individualité et à une certaine forme de liberté, celle qu´on a toujours connue finalement ?
Ce récit aux voix multiples, où le chœur des hommes et des femmes qui fréquentent ce couple ensemble ou individuellement, montre à quel point la variation d´une même œuvre peut-être complexe et déborder les sentiments et leurs apparences. Et cette œuvre d´art la plus communément partagée, ce Nous, c´est tout simplement la relation d´un homme et d´un femme qui s´aiment.
Nous, Lorette Nobécourt
Le Livre de poche, Paris, 2004
7,- €
C´est l´histoire toute simple d´un homme qui fait le manœuvre dans des petits ateliers de mécanique. Félix tente d´expliquer en phrases saines et drues son désarroi d´être incompris et de mal comprendre. Que ce soit dans ses discussions avec ses patrons, avec les cousins ou avec sa femme, Paulette, il souffre toujours de savoir mal s´exprimer. Il lui arrive même d´entre en conflit, dans l´esprit de sa femme, avec de superbes mots de roman-feuilleton, et de perdre la bataille.
Alors tombent les coups, au bout du désespoir. Tout comme on est contraint de faire la révolution lorsque les mots, les échanges et finalement l´existence ont perdu tout leur sens profond pour sombrer dans la vulgarité des idées trop couramment reçues et trop rarement ressenties.
Les Coups, Jean Meckert
Folio, Paris, 2002
7,- €